Medhi Chalef et son humour

Non, cette évocation est d’abord très drôle, avec beaucoup de cocasserie dans les répliques et les situations. Ce qui permet à Medhi Chalef d’éviter tout manichéisme simplet : il ne cherche pas à faire de ses héros des petits saints. En revanche, on voit immédiatement qu’il les connaît bien. La plupart des séquences ont un air « pris sur le vif » qui ne trompe pas, et l’ensemble est aussi touchant que convaincant, sans mièvrerie, sans la moindre démagogie. À découvrir ou à redécouvrir d’urgence.

LA ROSE POURPRE DU CAIRE

Woody AllenN’avez-vous jamais rêvé de voir les personnages de cinéma sortir de leur dimension (pas le tube cathodique du téléviseur bien sûr, mais le grand écran de toile magique, le « silver screen » constellé d’étoiles) pour venir se mêler à votre vie ? Voilà une idée tellement simple qu’elle est géniale, comme l’œuf de Colomb. Et il fallait être Woody Allen pour la mettre en scène, pour imaginer une histoire qui se passe dans les années 30, l’époque de la grande crise économique, où le cinéma était plus que jamais synonyme de rêve, ce temps béni des débuts du parlant. Cecilia (Mis Farrow), dont la vie n’est pas gaie auprès d’un mari brutal, se réfugie ainsi chaque semaine en se régalant de délicieux mélos romantiques. Son préféré s’appelle « La rose pourpre du Caire ». Elle l’a déjà vu cinq fois lorsque, soudain, le jeune premier du film… remarque cette spectatrice si assidue. Miracle ! Il lui adresse la parole ! Tel est le début de cette féerique comédie, où la descente chez les humains du héros de pellicule entraînera bien sûr une cascade de catastrophes et, pour Cecilia, un rêve inoubliable, le triomphe (éphémère ?) de l’imaginaire sur la grisaille du quotidien. Constamment drôle, humain, émouvant, « La rose pourpre du Caire » est un chef-d’œuvre de finesse et de poésie. Woody Allen a signé là une de ses grandes réussites !

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