Ça ressemble à un titre d’Agatha Christie et c’est du pur Mel Brooks. Du meilleur. Le grand délire commence en 1927 en URSS dix ans après la révolution. Le noble Vorobyaninov est devenu un simple employé de bureau. Sa belle-mère à l’agonie (et quelle agonie…) lui révèle l’existence d’un trésor qui serait dissimulé à l’intérieur de douze chaises. Notre héros s’en va courir après les chaises. Il rencontrera en chemin Tikoon le moujik mystique pas piqué des moustiques, Bender l’escroc de première qui ne manque pas d’air et j’en passe. Parfois très lourd, jamais léger, mais irrésistiblement drôle, un classique signé Mel Brooks.

Une femme ou deux

Pourquoi la sauce ne prend-elle pas, alors que tous les éléments sont là ? Le sujet, les interprètes, le décor, un dialogue plein d’humour… On pense, en voyant « Une femme ou deux », à des films comme « Chérie, je me sens rajeunir » ou « L’impossible M. Bébé ». Un chercheur français qui ne s’intéresse vraiment aux dames que si elles sont fossiles et vieilles de deux mille ans, découvre la première femme de Neandertal et attend de montrer sa découverte à une riche Américaine. Mais le sponsor est retardé et, par erreur, le chercheur récupère sur les bras ce que, en termes peu scientifiques, nous pourrions qualifier de… ravissante emmerdeuse ! Le savant, c’est Depardieu, et l’Américaine, qui surgit dans sa vie comme un typhon, c’est Sigourney Weaver, la star d’« Alien » ou de « L’année de tous les dangers ». Daniel Vigne, autour de son couple vedette qui, visiblement s’amuse bien, a su créer tout un petit monde de seconds rôles très drôles. Michel Aumont est le collègue jaloux et sérieux. Zabou s’impose joliment en compagne de Depardieu que l’arrivée de Sigourney met sur la touche. Jean-Pierre Bisson en amoureux de Sigourney indélicat en fait des tonnes… Et, dans le rôle du mécène, Ruth Westheimer, une célèbre sexologue de la TV américaine, de petite taille, est un régal de charme. Alors ? Pourquoi manque-t-il ces bulles qui font le champagne ?