Évasion sur commande

Il s’est certainement évadé de quelques problèmes financiers Paul Newman lorsqu’il a décidé de faire ce film. « Évasion sur commande » est une bonne comédie sur fond de Seconde Guerre mondiale. La deuxième classe Harry Frieg (le susdit Paul Newman) est le roi incontesté de la mauvaise conduite et de l’évasion. Soudain promu général pour les besoins d’une mission secrète en Italie parce que ladite mission nécessite une grande pratique de l’évasion – l’activité favorite de Frieg -, il tombe dans les bras d’une ravissante comtessa répondant au délicieux patronyme castafiorique de Francesca di Montefiore… Comme il est dit plus haut « Évasion sur commande » ne brille pas de mille feux dans la filmographie du grand Paul Newman. C’est un bon divertissement… de deuxième classe.

Bras de fer

Bras de ferOn dit que la vidéo est une seconde chance pour les films. Voilà l’occasion ou jamais. Le film de Gérard Vergez avait le défaut d’être trop intelligent et trop raffiné. Car « Bras de fer » s’amuse à brouiller les pistes. On n’a jamais reproché au « Grand sommeil » ou au « Faucon maltais» d’être un nœud de mystères, de vérités qui s’annonceront plus tard comme des contre-vérités. Le film de Gérard Vergez est un jeu très subtil d’illusions et de mensonges, de faux semblants devenant rapidement vraisemblables. Deux amis partagent la passion pour la même femme. Deux amis se haïssent parce que l’un l’a volée à l’autre… Ce mélo amoureux à trois serait fort banal si nous n’étions pas en pleine Seconde Guerre mondiale et si l’un n’était dépêché de Londres pour organiser le débarquement allié et si l’autre n’animait le club sportif d’un grand hôtel parisien réquisitionné par les Allemands. L’un se méfie de l’autre… mais l’un s’aperçoit bientôt que l’autre est son chef ! Dans le rôle du résistant pur et dur, complètement manipulé, Christophe Malavoy, toutes tempes blanchies, est étonnant de fragilité et de raideur. Dans l’autre rôle du collaborateur-manipulateur, Bernard Giraudeau est parfait de naturel dans un personnage à la fois charmeur et « faux cul ». Ces deux hommes qui s’affrontent et sont obligés de cohabiter dans un « jeu dangereux » dont ils ne tirent pas eux-mêmes les ficelles est, du grand travail de scénariste et de cinéaste. Car Vergez situe son action dans des décors années 30, filmés en extérieurs ou reconstitués en studios. Le jeu de haute voltige que s’offre Vergez dans « Bras de fer » mérite d’être dégusté plusieurs fois, avec retour en arrière et arrêt sur image. C’est le film idéal pour tout cinéphile-vidéaste.

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